Aux quatre coins de la France

J’ai déjà dit mon chauvinisme pour la France alors que je n’y suis qu’une « pièce rapportée » venant de Belgique.

Cette France, si belle et si variée que je ne la connais pas encore en totalité, même si j’en ai parcouru bien des régions… Cette France si attachante que je n’ai pas fait beaucoup de voyages hors de ses limites et que je n’en ressens guère l’envie.

J’admire tant cet harmonieux ensemble de provinces que je serais bien embarrassé pour répondre à quelqu’un me demandant laquelle je préfère. Et puis, en avouant une préférence pour une région, j’aurais le sentiment de trahir toutes les autres, car toutes elles m’ont donné beaucoup de bonheur en m’offrant au cours de toutes ces années tant de beautés diverses.

Alors ce chapitre va prendre la forme d’une présentation de ces régions de France que j’ai découverts au cours de ma vie et que j’ai toujours autant de plaisir à retrouver.

Par laquelle commencer?  Ce simple choix serait déjà un aveu d’une préférence même inavouée, me semble-t-il. Aussi, c’est avec une ingénieuse hypocrisie que je vais retenir, pour ma présentation, l’ordre dans lequel j’ai découvert ces coins de France.

Commençons donc maintenant cette longue promenade dans l’Hexagone…

Quand j’avais neuf ans, mes parents se sont installés en France et j’ai passé pendant plusieurs années mes vacances au bord de la Loire en Touraine.

Après une période au cours de laquelle j’étais atteint du mal du pays en regrettant ma Belgique natale et surtout les vastes plages de sable du littoral des Flandres que j’avais fréquenté depuis mon plus jeune âge, c’est le petit village de Négron, en aval d’Amboise, qui est assez vite devenu ma patrie d’adoption. Pourquoi? Parce que c’est dans ce paysage ligérien que j’ai vécu chaque été la période de mes vacances enfantines. Cet endroit est ainsi devenu pour moi un lieu de délices auréolé du prestige du sentiment de la liberté de cette période estivale et de la passion de la pêche à la ligne qui était la mienne à l’époque. La modeste maison que mes parents louaient à des cultivateurs locaux a maintenant disparu, mais elle reste pour moi un peu comme une maison natale de substitution.