Hors de France

À part de courtes escapades hors de France, soit vers la Suisse, l’Autriche, la Belgique, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne par exemple, je ne crois pas avoir campé beaucoup plus d’une trentaine de fois à l’étranger.

Je ne citerai donc que pour mémoire ma randonnée le long du littoral belge. Ce rivage maritime ne fait guère qu’environ quatre-vingts kilomètres de long et cette balade, au départ de Dunkerque et se terminant à Veere en Hollande, a cependant ceci de particulier qu’elle mena mon vélo dans trois pays différents dans l’espace d’un même week-end!

Par contre, une escapade en Tyrol Autrichien dura une bonne quinzaine de jours et nous révéla de très belles montagnes et des villages pimpants et très fleuris.

Je mentionnerai aussi la Suisse, dans laquelle nous fûmes enthousiasmés par la profusion des sentiers touristiques bien agencés dont nous fîmes la découverte à une époque où, en France, les sentiers de Grande Randonnée n’existaient pas.

De bons souvenirs aussi dans les Ardennes de Belgique et du Luxembourg, pays voisins qui eurent trois ou quatre fois la visite des Patagons.

Dans le chapitre où j’évoquais les Pyrénées, j’ai déjà parlé d’une randonnée faite en Espagne et ce fut l’occasion de découvrir des endroits qui, à cette époque, étaient restés extrêmement sauvages. À noter que, repassant dans les mêmes lieux quelques dizaines d’années plus tard, je fus désolé de constater que nos souvenirs avaient été bouleversés par les transformations dues à la modernisation.

Hélas, c’est un fait que, d’une manière générale, il est souvent préférable de conserver les images du passé qui vous ont charmé autrefois, plutôt que de se retrouver confronté à ce qu’elles sont devenues depuis ce premier contact!

Mais ceci est, à dire vrai, typiquement une réflexion de vieillard désabusé!

Pour en revenir aux randonnées que nous avons menées hors des limites de l’Hexagone, il faut cependant reconnaître qu’à l’étranger, je trouve un plaisir que je ne rencontre que bien rarement en France: celui de baragouiner, d’une façon très approximative d’ailleurs et très partielle, la langue des pays où l’on se trouve…

Cela me remet en mémoire un épisode qui se situe en Autriche alors que nous y voyagions Françoise et moi. Nous n’étions que fiancés et, avec une vanité bien masculine, je voulais me mettre en valeur auprès de ma future épouse en affectant de parler en langue allemande.

Dans un restaurant où nous passions commande de notre déjeuner, je demandai donc un plat dont je précisai bien qu’il était constitué d’une viande servie avec une sauce excellente. Petite surprise au moment où le garçon m’apporta mon assiette, car c’était un plat de poisson grillé…

Que cette histoire serve de leçon à tous ceux qui veulent se coudre eux-mêmes des galons sur les manches!

Mais tous ces camps hors de l’Hexagone ne représentent guère plus de trois pour cent de nos randonnées: en fait, c’est assez peu.

C’est donc du fond du cœur que je conclurai ce chapitre en disant “Vive la France! »