Alsace

Retraversons maintenant l’hexagone français d’Ouest en Est pour y trouver les souvenirs de bien belles randonnées que nous avons récoltés à l’autre bout de la France dans la belle Alsace: il s’agit encore une région qui fut découverte assez tardivement par les Patagons.

Ce n’est en effet qu’en juin 1966 que Françoise et moi avons tracé notre première randonnée alsacienne: une promenade de quatre ou cinq jours sur la crête des Vosges aux environs du Col de la Schlucht.

Quelle suite de merveilleux belvédères!

Il faut dire que, quelques années auparavant, nous avions visité ce coin en automobile et, bien qu’estival, ce voyage s’était déroulé par un temps totalement bouché. C’est bien simple: de la magnifique Route des Crêtes nous n’avions vu presque uniquement que la lisière droite de la chaussée suivie de près pour ne pas nous égarer dans les nuages qui noyaient l’ensemble du site!

Par contre, notre randonnée pédestre qui constituait donc notre deuxième voyage sur les crêtes du massif vosgien, bénéficia d’un très beau temps et Dieu sait si l’Alsace peut être séduisante sous le soleil…

L’alternance des forêts, des points de vue et des lacs, nous fit revenir quelques années plus tard, un peu plus au nord, dans les montagnes qui dominent Saverne.

Cette randonnée était la première de caractère important réalisée avec notre ami à quatre pattes, le chien Dag. Il était encore jeune et un peu fou: je le revois poursuivant une voiture sur une route de sous-bois en tenant fort peu compte des appels de ses maîtres qui s’égosillaient en clameurs assez inutiles.

Autre souvenir marquant de cette randonnée: une chaleur écrasante assez caractéristique du climat continental de l’Alsace qui hésite entre les froidures hivernales très vives et les excès caniculaires de l’été.

En 1969, lors d’un voyage familial en caravane vers l’Allemagne, Pierre et moi avions déserté pour une nuit le toit de la roulotte et avions planté une petite tente au lieu-dit le Gazon du Faing, remarquable belvédère d’où la vue découvre un panorama s’étendant sur 360 degrés.

Plus tard encore, Françoise et moi, nous avons revu la Route des Crêtes en cyclistes, depuis le Col de la Schlucht jusque vers Thann, au sud. Je terminai cette randonnée la semaine suivante, toujours à vélo mais en solo, jusqu’en Franche-Comté après la traversée d’un petit morceau du Jura Suisse. À ce sujet, je me souviens de mon ébahissement dans ce secteur en étant dépassé à plusieurs reprises par des bolides pétaradants qui démentaient la réputation de pondération des Helvètes. L’explication était simple: j’étais sur le parcours d’une course automobile!

Autre souvenir de la belle Alsace: mon parcours effectué à vélo sur la Route des Vins, après la traversée des Vosges, au départ de Toul en Lorraine.

Les villages des vignerons alsaciens sont presque tous des merveilles de grâce fleurie. Quant aux productions des vignobles, elles sont parmi mes vins préférés et je n’en parlerai pas sans une reconnaissance émue. C’est le souvenir précis d’une « Winstub », celle de la Bonne-Auberge à Blienschwiller, où je fis halte et dégustai un casse-croûte arrosé d’un vin excellent: ce fut sûrement un grand moment de ce voyage…

Les Winstubs sont des estaminets alsaciens, généralement marqués par une gracieuse décoration folklorique, et où l’ambiance de cette belle province est soulignée par le fait que la grande majorité des consommateurs y parle le dialecte local.