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5 mai 194523 juin 2019, Carnet 1 Ile de France
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Une fois de plus, je ressens la divine félicité (le mot n’est pas trop fort) qui m’étreint chaque fois que je vais à la pêche…

Je suis le petit sentier qui passe derrière notre maison et qui mène à la Seine par un léger détour, peut-être, mais qui a sur la rue du village le double avantage d’être pittoresque et solitaire. Ainsi, je n’ai pas à répondre aux stupides questions rituelles qui ne manqueraient pas de m’être posées si je traversais Vétheuil par la rue principale : « Alors, vous vl’à réveillé ? » , « Eh ben ? on va à la pêche ? » , etc. Mon Dieu que les gens ont donc besoin de parler pour ne rien dire et que peu de monde sait apprécier le silence, même parmi les pêcheurs ! Vraiment je préfère entendre meugler les vaches des prés d’alentours que ces humains stupides qui se qualifient de roseaux pensants ! Pensant à quoi, je me le demande ? Pensant à quoi, je me le demande ? Ceci dit sans snobisme, il y a vraiment des moments où j’ai honte d’être un homme.

Ce matin, le temps est menaçant. Un ciel gris, où les nuages courent, poussés par un rapide vent d’Ouest, sert de toile de fond au paysage que je découvre en arrivant à la Seine.

Les falaises, du côté de Chantemesle, s’estompent dans une brume de pluie et les feuilles des arbres paraissent presque grises dans le lointain. La Seine a sa couleur livide des jours de pluie et le spectacle est réellement impressionnant avec les grands arbres qui, à ma droite, bruissent dans le vent jusqu’à couvrir le bruit de la cascade du rû que l’on entend habituellement derrière le Grand Mur. En face de l’île semble une frégate avec ses arbres que le vent agite comme des mats. La Seine parait un bras de mer avec ses vagues qui écument. Je suis le seul pêcheur.

Et au moment où je « déplie », tombent les premières gouttes.

Je pêcherais d’abord sous le bosquet de marronniers, près du Pont du Rû, au Grand Mur, où je serais à l’abri, tant que la pluie n’aura pas percé l’épaisseur du toit de verdure qui se trouve sur ma tête. Car il me faut économiser mon imperméable qui à la longue se laisse transpercer par la pluie. Et comme je prévois une longue averse…

La pluie tombe maintenant en grosses gouttes…

Je pêche au ver et je sors d’abord quelques goujons. J’aime beaucoup cette place parce que deux souvenirs s’y rattachent. D’abord, j’y ai pris un gardon il y a un an environ (26 cm). Ensuite cette année, j’y ai piqué une carpe, pas énorme, mais amusante quand même à sortir, car elle interrompit une série de blanchaille de moindre importance. Détail technique : ces deux prises furent sorties sans épuisette, et avec les marronniers en surplomb ce n’est pas sans mérite, quoique je m’en glorifie moi-même sans modestie.

La pluie tombe maintenant en grosses gouttes qui couvrent la surface de l’eau de loques grosses comme des Buldos.

Incident : ma poignée de canne qui est recouverte de colle de poisson et d’écailles commence à se diluer sous l’action de la pluie. Toutes les fois que j’y mets la main je l’en retire visqueuse et collante ! Au début j’essaye de me rincer, mais, à la longue, je reste stoïque comme tout pêcheur digne de ce nom doit l’être et garde en main ma gaule collante…

Bientôt, j’ai le choix entre la pluie, maintenant fine, qui tombe à l’entour, et les grosses gouttes, plus espacées, qui dégoulinent de l’arbre sous lequel je suis réfugié. J’opte pour la première solution et sors de mon abri qui n’en avait plus que le nom.

Je me félicite de mon chapeau à jugulaire, pour lequel on m’a tant mis en boite, car, avec le vent qui souffle, j’aurais, plus d’une fois, été décoiffé sans cette jugulaire salvatrice.

Je me dirige jusqu’au ponton-égout au bout duquel je commence, dans l’eau trouble qui en sort, la pêche la plus copieuse de ma vie quand au nombre…

Sans arrêt, je sors, aussi bien à l’asticot, qu’au ver, qu’il soit frétillant ou loque amorphe, des ablettes, des gardons, des goujons. Mais surtout des ablettes.

Par moments, la pluie cesse de tomber, et alors, le vent qui ne cesse de souffler (quel est le farceur qui a dit : petite pluie abat grand vent) très violemment sèche mon imperméable qui était trempé une demie heure avant.

A midi j’ai totalisé 69 poissons, plus ceux remis à l’eau.

Je reviens l’après-midi, au même endroit ; et la pêche miraculeuse recommence dans le sillon d’eau qui sort de l’égout.

Je me suis monté une ligne à deux hameçons et je réussis 6 doublés ! Je prends encore 157 poissons !

Un passant me regarde opérer, plutôt sidéré, pendant que j’empile dans mon panier chevesnes, gardons, ablettes et goujons avec une feinte modestie. Et pourtant je n’ai aucun mérite, aujourd’hui n’importe qui en ferait autant, je pense.

Vers sept heures, je change de place bien que les souches et les prises ne se soient pas ralenties, mais la veille j’ai été cassé (ma ligne avait un nœud) par un poisson inconnu – peut être une carpe ; je n’ai pu le décoller du fond – après une lutte de quatre ou cinq secondes. Je pêchais au pain. Je recommence au même appât, au même endroit (c’est le golfe aux herbes, entre le ponton-égout et l’estuaire du rû du village) sans autres succès qu’une série de petits : chevesnes, gardons, ablettes. Je crois que si j’étais resté au ponton j’en aurais encore pris une vingtaine.

Mon total de la journée est de 226 poissons ! Mais je n’en connais pas le poids, tout ce que je sais, c’est que la moitié de mon panier est rempli.

Et je rentre à la maison dans un soleil glorieux, car le ciel s’est presque complètement nettoyé.

Bonne journée, mais boucherie…

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