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Voyage sentimental

4 septembre 19475 janvier 2020, Carnet 4 Val de Loire
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4, 5 et 6 Septembre 1947

Val de Loire

Vendredi soir. Gare d’Austerlitz, j’attends sur le quai le bon vouloir du train de 17 heures 40.  A côte de moi un sac de jute contient mes impedimenta de cyclo-campeur et c’est évidemment peu reluisant en comparaison d’un beau sac à dos bien fait. « Tu as l’air d’un clodo ! » m’a-t-on confié au bureau où l’on m’a vu ainsi.

Enfin, voici mon train où je pousse la chance jusqu’à avoir une place assise. Dans deux heures et des poussières, je dois être à Blois, et, de là.

« Je me paye un petit voyage sentimental »

« Au pays des souvenirs… »

Comme dans la chanson : j’ai en effet décidé de revoir la Touraine en cyclo-campeur et seul. Ma vieille et chère Touraine ! Particulièrement les environs d’Amboise où j’ai laissé tant de souvenirs pour y avoir passé mes vacances pendant cinq ou six ans au bord de la Loire.

Voilà 5 années que je n’ai pas vu le « Jardin de la France » aussi pour la première fois que je le retrouve, j’ai préféré être seul pour mieux fouiner à mon aise dans tout mon passé.

Château…
Château…

J’arriverais à Blois avec près d’une heure de retard par la faute d’un essieu de wagon qui chauffe.

Mon vélo est là qui m’attend aux bagages : je fixe mes sacoches, tout mon acharnement et en avant dans la nuit !..

Je traverse la ville déserte à cette heure, accorde en passant un coup d’œil au château et prend la nationale qui longe la rive droite de la Loire après avoir fait le plein d’eau à un bistrot heureusement encore ouvert.

La nuit est douce, calme et je roule à bonne allure pendant que derrière moi disparaissent les dernières lumières de Blois.

Un peu après les Grouets (km5) je me juge assez loin de la ville et je scrute vers la gauche, cherchant une « descente » dans le « levée ». En voici une par laquelle j’atteins le bord de Loire.

Avant tout je monte le double toit d’itisa que j’ai emprunté pour remplacer Pascaline II qu’on m’a volée et j’installe mon home pour la nuit. Je suis assez à l’étroit pour placer mon abri car je suis serré entre les buissons.

De bon matin
De bon matin

Mes yeux sont maintenant accoutumés à l’obscurité et autant que j’en puisse juger le coin n’a pas l’air mal bien que en bas du talus de la nationale.

Bientôt la lune (rousse) se lève et, se reflétant dans la Loire qui est devant moi, l’ensemble devient d’une majestueuse beauté.

Ce qui ne m’empêche pas de prosaïquement mastiquer un sandwich qui est le bienvenu pour compléter le dîner assez sommaire pris dans le train.

Quelle magnifique impression de calme et de solitude !

Je dois me forcer à aller me coucher, car il est tard et demain j’ai des kilomètres à abattre, pourtant j’aimerais veiller encore dans ce décor nocturne si attachant.

Samedi – Je me réveille de bon matin et dans la fraîcheur qui me saisit, j’avoue, à ma honte, ne pas me débarbouiller : je trouverai bien moment dans la journée pour le faire. Après un petit déjeuner froid mais copieux (pour économiser du poids, je n’ai pas emporté de batterie de cuisine) je prends la route.

Et quelle route ! Depuis que j’attendais ce moment j’en jouis avec d’autant plus de plénitude. Le soleil n’a pas encore dissipé la brume du matin et les lointains en sont délicatement ouatés.

Je marche bon train et passe successivement devant Chaumont et son château perché sur le versant sud, Veuves, Le Haut-Chantier et enfui j’aperçois au fond, à droite, un autre château : celui d’Amboise puis la ville elle-même apparait.

Un peu avant d’y arriver j’abandonne la route pour suivre le Loire à travers prés. Il me semble me souvenir d’un coin de camping fort sympathique que je n’appréciais qu’en pêcheur il y a cinq ans. Voici en effet l’endroit qui sera très favorable pour planter ma tente ce soir après un petit tour dans Amboise, Mégron et les petits villages de la côte.

Puis j’arrive à Amboise où je vois que le pont, qui avait subsisté en 1939, n’a pas survécu à la Campagne de France après le Débarquement.

Je visite la ville et retrouve presque tout comme il y a cinq ans. De vieux noms chantent à mes oreilles : Hôtel St Vincent, Boineau, Mabille, la B.B.T., Picault, le Lion d’Or, Landureau, Serpette, Jamin, Dorange et tant d’autres ! Et des visages aussi que je retrouve. Que de souvenirs…

Après ravitaillement (en marchandises et en réminiscences) je vais sur Mégron.

Le petit village n’a guère changé non plus et ici encore le temps semble n’avoir pas coulé ! Un changement pourtant : l’épicerie n’est plus tenue par Vincendot. Je savais que Jacqueline était mariée avec un gars, quelque part sur la côte, mais j’ignorais que sa mère avait cédé son fonds.

Je déjeunerai au bord de la charmante et poissonneuse rivière qu’est la Cisse puis traverserais encore une partie de Mégron pour rallier Nazelles et, par la route de l’intérieur, voir Noizay, Vernou et Vouvray.

Le vent s’élève et en arrivant à cette dernière ville un repos s’impose. Je fais une pause au confluent de la Loire et de la Cisse bien tranquille dans un petit bois qui borde une plage caillouteuse du Fleuve des Rois.

Je ne me lasse pas de regarder cette eau si majestueuse.

Quelle paix ! Quel repos !

Après cela on se sent un gaillard aux muscles neufs pour reprendre la route. Je passe la Loire sur le pont de chemin de fer de Montlouis d’où la vue est fort belle et par la rive gauche, je regagne Amboise où j’ai encore le temps de me baigner à l’Ile d’Or puis je regagne le lieu de campement repéré ce matin. Malheureusement deux tentes s’y dressent déjà flanquées de moto et d’auto. Mais sur la rive d’en face je crois discerner un coin agréable.

Demi-tour sur Amboise, et, de là, sur la terre promise entrevue de l’autre rivage.

Bientôt le double-toit est monté dans un cadre agréable face à la Loire, naturellement.

Après avoir admiré un beau couché de soleil je dine sous les étoiles qui se découvrent des sœurs jumelles dans la Loire.

Et c’est encore la grande paix de la nuit.

Dimanche – Ce matin il pleuvine et j’expérimente ainsi le double-toit simple. Plus spacieux qu’une tente seul on s’y meut à l’aise sans heurt. Le crachin cesse et je me mets en route assez tard car il est déjà 9 heures quand je traverse Amboise, je suis moins matinal qu’hier.

Montrichard
Montrichard

Je peine un peu sur la côte de la route de Bléré, puis c’est la forêt d’Amboise avec la pagode de Chanteloup aperçue dans la perspective d’allées forestières.

Pendant la descente sur le Cher, la bruîmes remet ça, mais c’est pour rire et en arrivant à la rivière (très basse) c’est déjà fini.

Je remonte le Cher par la rive gauche jusqu’un peu en aval de Chenonceaux où je le retraverse. La  visite du beau château ne me prendra qu’une demi-heure car je voudrais arriver assez vite à Montrichard de la plage de laquelle j’ai conservé un bon souvenir.

J’y arrive vers midi moins le quart ; je suis quasi seul car le temps est encore nuageux : finalement nous sommes trois dans l’eau et guère plus sur la plage. L’eau est presque à son niveau normal ici, mais encombrée d’herbes. Malgré ma répugnance pour celles-ci, je me baigne avec plaisir car l’eau est bien fraîche et je suis passablement transpireux.

Rhabillé après un rapide séchage aux derniers rayons de soleil qui se cache à nouveau, je prends la route de Blois : 41 km à abattre et il n’est que midi un quart.

Je déjeune dans un tranquille coin de la forêt de Montrichard, parmi les pins, puis j’appuis ferme sur les pédales pendant que défilent Vallières, Rilly, Chaumont, Candé et enfin Blois où j’arrive vers 14h30 au milieu d’une haie de spectateurs. M’attendrait-on ?! Non, il s’agit simplement d’une course de garçons de café ! Elle doit passer d’un moment à l’autre.

Je monte jusqu’au Château que j’ai le temps de visiter et qui est le plus beau que j’ai visité intérieurement.

Et comme j’ai encore du temps devant moi, mon train n’arrivant que dans quatre heures d’ici, je décide de pousser jusqu’à Mer, à 22 km.

Re-départ. Route en billard le long de la levée rive gauche qu’elle suit presque tout le temps. Je suis dans une forme étourdissante qu’un petit vent arrière ne fait qu’accentuer aussi je fonce tant et si bien qu’en moins d’une heure je suis en vue de Mer. Belles moyennes pour un cycliste aussi peu entraîné que moi.

Je casse une dernière croute au bord de ma chère Loire et… décide de pousser jusqu’à Beaugency qui n’est plus très loin. De là ma forme se conservant j’irais jusqu’à Meung et finalement à Orléans où j’arrive vers 19 heures et dine à l’entrée de la ville avant d’aller prendre le train à la gare des Aubrays.

Et dans le train qui me ramène à Paris je me remémore les plaisirs de cette vadrouille solitaire dans tous ces chers coins qui me tiennent tant au cœur.

« Je me paye un petit voyage sentimental. »

« Au pays des souvenirs…. »

« Au pays des souvenirs…. »
« Au pays des souvenirs…. »
Posted in Carnet 4, Val de Loire
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Bernard Van Leckwyck

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