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Une tempête sous un crâne

16 décembre 194523 juin 2019, Carnet 2 Ile de France
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Il est 7 heures du matin et je vais partir à la pêche : Euphorie…

En disant au revoir à ma mère, celle-ci me dit :

« Il ne pleut pas au moins ? »

Catastrophe ! Force m’est de répondre « qu’il pleut un peu » car tout à l’heure, dans la cuisine j’entendais l’eau ruisseler des toits. Evidemment maintenant c’est calmé mais pour combien de temps ?

« Tu vas encore revenir trempé, enrhumé et les vêtements gâchés. Ce n’est pas un temps à aller à la pêche. » Entends-je avec horreur… Comment ? Cette sortie que j’attendais avec tant de plaisir la voici donc dans l’eau (à tous les points de vue…)

« C’est complètement idiot d’aller se faire tremper : il faut être fou… »

Et oui, je suis fou ! Fou de pêche ! Ce n’est pas d’hier que je le sais d’ailleurs…

Aussi, la mort dans l’âme, pour, malgré tout, aller au bord de l’eau, je promets ; je promets l’imprometable : je rentrerais si le temps devient par trop pluvieux.

Et je pars.

Avec cette épée de Damoclès au-dessus de ma joie : pleuvra-t-il ?

Attente mortelle sur le quai de métro dans l’espoir d’une rame qui n’arrive pas, avec des regards de plus en plus angoissés sur le bracelet-montre.

Enfin, voici mon métro… Une correspondance… sueur froide de la rater… Victoire, ça colle, voici mon train… Grosse chance de ne plus manquer mon train à la Gare de l’Est. Arrivée 8 minutes avant le départ… Rush vers le guichet… Rush vers le train… Chance : une place assise. Et c’est l’ébranlement dans la nuit.

Tout le temps mon obsession : fera-t-il sec ? Devrais-je rentrer ? Sacrée promesse ! Quelle misère pour un vrai pêcheur de devoir subordonner une sortie à une si ridicule condition !

En arrivant à Esbly (encore un coin où je devais pêcher un de ces jours) je vois avec allégresse une route qui est sèche : donc : il ne pleut pas ! Saint Pierre et Saint Médard, en particulier, et tous les saints du Paradis, en général, soyez bénis,… et faites que le temps reste sec.

Me voici à Meaux, où, à la sortie de la gare, je retrouve le groupe d’amis avec qui j’ai rendez-vous. Ceux du Jeudi : il y a Desmarest qui avoue doucement ne rien avoir pris pour mettre ses prises : « je ne prends plus rien » fait-il doucement. Enfin ! un modeste !() Il y a Morin-au-Pied-Bot qui cavale des dizaines de kilomètres de rives malgré son infirmité, il y en a d’autres que je connais peu ou pas du tout : nous sommes une dizaine en tout.

En route vers la Marne. Hélas ! il commence à bruiner. Au premier pont, notre groupe se scinde : trois prennent une rive et le gros de la troupe, l’autre. Je reste avec la majorité.

Après les deux ponts qui enjambent deux canaux, nous prenons à gauche et c’est la Marne. Il ne pleut plus.

Sacrée Marne ! Toujours aussi claire. Je la retrouve pareille à celle que voici 3 mois, je connus à la Ferté-sous-Jouarre. Trop claire. Elle m’effraie : les poissons doivent trop bien y voire.

Il re-bruine faiblement et ma promesse m’obsède.

Nous montons et, espacés sur un pont de 2 à 300 mètres, nous attaquons la Marne, tous les six.

Je n’ai pas une confiance excessive dans la Marne car je me rappelle trop mes déboires de la Ferté, mais les autres m’ont tant vanté la fructuosité de la rivière à Meaux que, ma foi, je suis de plus en plus optimiste.

D’ailleurs, pour moi, prendre du poisson n’est que relativement important. L’essentiel est de voir de jolis paysages. Ici, les rives sont trop nues et rectilignes, mais, plus à gauche, à seulement 7 ou 800 mètres j’aperçois un petit bras qui s’annonce par une île boisée qui paraît plaisante à ce que j’en juge d’ici. Desmarest est déjà là-bas qui prospecte les eaux.

Je pêche consciencieusement les rives, si consciencieusement que je suis bientôt l’avant-dernier de la chaîne que nous formons et je laisse ma première cuiller de la journée dans un accroc quelconque. Je me rappelle l’adage « Laisses passer ce confrère trop pressé…  Il n’a fait que courir et il a cru pêcher ».

Soudain, alors que je récupère ma cuiller le long d’un banc d’herbes aquatiques, secousses très caractéristiques. Juste quelques secondes. Pas un poisson, ça !

Je raconte cet incident à un P.I. qui me dépasse à ce moment.

« Une petite perche » fait-il.

Je le pense aussi. Déjà tout à l’heure sur la rive d’en face, un autre P.I. avait signalé une perche qui suivait. Ma cuiller destinée en principe aux brochets, aura été un peu grosse. Je la conserve néanmoins car Esox me tente plus que les percidés.

Hélas, la pluie tombe serrée maintenant, m’empêchant de prospecter comme je l’aurais désiré les eaux du Petit Bras, le long de l’Ile. J’ai cependant le temps de laisser une cuiller dans la rive d’en face.

La bruine qui  bouchait les lointains depuis un moment déjà, est maintenant serrée et nous oblige, un autre P.I. et moi-même, à nous abriter sous les arbres, une cabane où nous espérions trouver refuge s’avérant hermétiquement défendu par un grillage impénétrable.

Nous bavardons un peu en fumant une pipe et en regardant les arbres de l’autre rive qui semblent se diluer dans la pluie.

Sacrée pluie ! Vais-je devoir rentrer ?

Pas tout de suite… Voici une accalmie. Nous re-pêchons. Je suis maintenant le dernier à la queue, mon compagnon de tout à l’heure étant parti vers les autres, en amont après avoir fait suivre une perchette.

Décidément les dames zébrées semblent décider à se laisser tenter aujourd’hui, c’est pourquoi je troque ma cuiller contre une Vogue de taille plus modeste.

Hélas ! Trois fois hélas ! La pluie retombe et assez fort.

Je suis tiraillé entre mon désir de rester à m’amuser (car cette pluie ne m’inquiète guère !) et la promesse que j’ai faites de rentrer s’il pleuvait.

A droite : l’amont et les plaisirs de la pêche.

A gauche : l’aval et le retour à la maison.

A droite : la tentation.

A gauche : le devoir.

Sacré devoir : je rentre en maugréant et me venge de mon mécontentement en prenant quelques photos : que donneront-elles sous cette pluie ?

Dans tout les cas, je dirais aux autres P.I. que ma rentrée était motivée par une crise de foie car ils ne croiraient jamais à mon obéissance et à ma discipline. Ils croiraient que je « cane » devant la pluie ! Que je capitule ! Cela me serait odieux s’ils imaginaient cela : moi, me laisser vaincre par une simple averse…

Je rentre
Je rentre

Décidément la version de la crise hépatique est la plus vraisemblable à mon avis.

Quand même drôle de sortie halieutique. Je n’avais pêché que deux heures : c’est bien maigre.

Sacré devoir ! Sacrée promesse !

Je rentre.

Posted in Carnet 2, Ile de France
Tagged Meaux
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Bernard Van Leckwyck

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